"Pour moi, pour les autres", un projet sur la santé mentale des activistes LGBTQI+

Nous avons le plaisir de vous dévoiler notre nouveau projet: Pour Moi, Pour Les Autres! Celui-ci vise à améliorer la santé mentale et le bien-être des activistes LGBTQI francophone en Afrique centrale et de l’Est.  

À propos du projet :

Pour moi, pour les Autres est un projet sur deux ans. Les objectifs spécifiques du projet sont de :

  • (1) documenter et visibiliser les besoins en santé mentale et bien-être des activistes LGBTQI francophones;
  • (2) renforcer les capacités et améliorer les pratiques et services de santé mentale et de bien-être pour les activistes en première ligne des mouvements;
  • et (3) créer une pratique d’entraide et de bienveillance entre activistes LGBTQI au niveau régional et international, ainsi que développer un plaidoyer envers les bailleurs et organismes internationaux pour l’intégration de la santé mentale comme axe transversal aux programmes de développement.  

Contexte

Afin de construire ce projet, une consultation étendue a été menée avec des activistes francophones, incluant une enquête en ligne avec 23 réponses – dont 73% venant d’Afrique et des Caraïbes –, et 4 groupes de discussion avec les sociétés civiles locales, en ligne et en personne, réunissant 61 activistes des Caraïbes, d’Afrique du Nord, d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale et de l’Est. Ce processus collaboratif a permis d’identifier l’hypothèse sous-jacente de l’initiative, à savoir que les activistes LGBTQI, font face à des enjeux de santé mentale et de bien-être spécifiques à leur engagement militant. En effet, ces personnes se retrouvent souvent parmi les moins bien outillées pour prendre soin d’elles-mêmes et de leurs pairs, et parmi celles ayant un accès le plus limité à des services adaptés à leur situation particulière.

La négligence de ces besoins, combinée aux importants défis de sécurité, crée un niveau élevé de stress. Citons entre autres la fatigue psychologique du militantisme, la résonance des traumatismes vécus au contact des communautés, les enjeux de survie des organisations de la société civile, et les incertitudes individuelles quant à leur futur personnel, au niveau social comme financier. Les consultations ont ainsi permis de mettre en lumière des conséquences graves au niveau individuel – notamment troubles du sommeil, anxiété, dépression, et dépendances –, mais aussi au niveau collectif.

Ces conséquences collectives constituent une menace constante sur la continuité et la durabilité des mouvements LGBTQI. En effet, le manque crucial de soutien, les mécanismes individuels d’adaptation néfastes, l’absence de valorisation de leur engagement découragent les activistes à poursuivre leur militantisme et dissuadent d’autres personnes à s’engager. Il s’agit d’un problème crucial dans un contexte de réduction de l’espace civique en général dans de nombreux pays, et en particulier les pays francophones qui souffrent d’un manque significatif de ressources techniques et financières pour mener leur lutte. Le projet souhaite donc être un précurseur dans l’investissement significatif de telles ressources dans les francophonies mondiales.

Dans ce but, le projet reposera sur une combinaison de diverses approches permettant d’assurer que les besoins et les voix des activistes LGBTQI soient au cœur des actions de l’initiative. Ces dernières incluront notamment des processus de recherche participative, de renforcement des capacités individuelles et organisationnelles pour le soin, et le soutien au réseautage et à l’apprentissage mutuel au niveau local, régional et international.

Il était initialement prévu que ce projet puisse être mis en œuvre sur deux zones géographiques distinctes, l’Afrique centrale et de l’Est et les Caraïbes, par la CCAP au Cameroun et FACSDIS en Haïti. Toutefois, le contexte sociopolitique rendant difficile l’exécution du projet en Haïti, le projet a dû être réaménagé afin d’intégrer un deuxième partenaire en Afrique centrale et de l’Est, MOLI, afin d’étendre le projet au Burundi et en République Démocratique du Congo. 

Les partenaires du projet

Femmes en Action Contre la Stigmatisation et la Discrimination sexuelle - FACSDIS (Haïti) compte sur une expérience importante de travail communautaire à Port-au-Prince, mais aussi dans d’autres régions du pays. L’organisation s’est concentrée sur les questions liées au renforcement des capacités, la prise en charge et la réduction des violences envers les femmes LBTQ, les travailleuses du sexe et les détenues.

La Chambre camerounaise des acteurs en psychologie - CCAP (Cameroun) travaille la santé mentale de l’ensemble des communautés LGBTQI, et développe des programmes spécifiques visant les groupes le plus marginalisés dans son contexte, notamment les personnes trans et les jeunes. La CCAP compte sur une expérience régionale et internationale de participation à des groupes de réflexion et plateformes diverses.

Égides est une alliance internationale de plus de 160 membres – organisations de la société civile - dans 31 pays et territoires de la francophonie mondiale, dont 9 organisations des Caraïbes et 32 d’Afrique centrale et de l’Est.

MOLI (Burundi) travaille sur le renforcement des organisations communautaires locales dans la région de l’Afrique centrale afin de créer des sociétés plus inclusives en Afrique. MOLI compte sur une expérience régionale et internationale de plaidoyer, de recherche, de création de connaissances et de renforcement des capacités.

Les partenaires financiers

Le projet est soutenu par le Fonds Agir ensemble pour l'inclusion, financé par le gouvernement du Canada par l'intermédiaire d'Affaires mondiales Canada, et géré par Equitas en partenariat avec Réseau Dignité Canada.

Pour vous le présenter, nous avons fait un podcast avec les partenaires du projet, soit Égides, FACDIS et la CCAP.

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