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La victoire d’une nageuse transgenre crée la polémique aux Etats-Unis

Lia Thomas s’est imposée sur une épreuve des championnats universitaires américains de natation, suscitant les critiques de ses adversaires avant que l’affaire ne prenne un tour politique.

Par  (New York, correspondant)

Publié le 24 mars 2022 à 00h56, modifié le 24 mars 2022 à 09h14

Temps de Lecture 4 min.

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LETTRE DE NEW YORK

Lia Thomas a remporté le 500 yards nage libre féminin d’une compétition de l’Ivy League, à Harvard (Massachusetts), le 17 février 2022.

La photo du podium a fait le tour des réseaux sociaux, surtout dans les milieux conservateurs. A droite, trois jeunes nageuses se congratulent, serrées les unes contre les autres, tandis que sur la gauche, éloignée du groupe, Lia Thomas arbore sa médaille d’or.

Si cette dernière semble seule, ce jeudi 17 mars, lors de ces championnats universitaires américains de natation, qui se déroulaient à Atlanta (Géorgie), c’est qu’il y a quatre ans elle nageait encore dans le bassin des garçons. Transgenre, Lia Thomas concourt et gagne désormais avec les filles, ce qui suscite la défiance d’une partie de ses adversaires et une vive polémique aux Etats-Unis. Le 17 mars, elle a remporté, à 22 ans, le 500 yards (457 mètres) nage libre, une première pour une athlète transgenre.

La première nageuse à critiquer ouvertement la situation a été la Hongroise Reka Gyorgy, de l’université de Virginia Tech, privée de qualification pour la phase finale de la compétition (elle a terminé 17e, pour seize places), en raison, selon elle, de la présence de Lia Thomas. « Je voudrais critiquer les règles de la NCAA [l’association sportive universitaire américaine] qui lui permettent de rivaliser avec nous, qui sommes biologiquement des femmes », déplore Reka Gyorgy. « Je pense que c’est irrespectueux envers les nageuses biologiquement féminines », écrit-elle, après avoir pris soin de souligner qu’elle « respecte Lia Thomas ». « Je suis convaincue qu’elle n’est pas différente de moi ou de tout autre nageur de haut niveau qui s’est réveillé à 5 heures du matin toute sa vie pour l’entraînement du matin… Elle fait ce qui la passionne et mérite ce droit. »

« Biologiquement, Lia détient un avantage injuste sur la concurrence dans la catégorie féminine. » Des coéquipières de Lia Thomas

En janvier, seize coéquipières de Lia Thomas étaient montées au créneau, mais anonymement, de peur des représailles. C’est Nancy Hogshead-Makar, médaillée d’or olympique de natation en 1984, directrice de Champion Women, une organisation de défense du sport féminin, qui avait posté la missive à l’université de Pennsylvanie et l’Ivy League, qui rassemble les facultés américaines les plus prestigieuses : « Biologiquement, Lia détient un avantage injuste sur la concurrence dans la catégorie féminine, comme en témoigne son classement, qui est passé du rang 462 en tant qu’homme au rang 1 en tant que femme. »

L’université de Pennsylvanie et l’Ivy League avaient soutenu, début janvier, Lia Thomas. « Penn » s’est engagée « à offrir un environnement accueillant et inclusif pour tous les étudiants athlètes », tandis que l’Ivy League a exprimé un « engagement indéfectible à fournir un environnement inclusif à tous les étudiants athlètes, tout en condamnant la transphobie et la discrimination sous quelque forme que ce soit ». Les autorités sportives de l’Ivy League ont formellement conseillé aux nageuses de ne pas parler à la presse.

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