Être homosexuel au Sénégal, c’est prendre le risque d’être dénoncé à tout moment
Récit Une manifestation est organisée dimanche 20 février à Dakar par les conservateurs pour réclamer un renforcement de la législation contre l’homosexualité et des sanctions plus lourdes.
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Souleymane Diouf (un pseudonyme) venait de quitter à moto un fast-food et s’apprêtait à rejoindre son hôtel, dans la région de Diourbel, au Sénégal, ce 5 octobre 2020. A peine avait-il fait 100 mètres, que deux véhicules 4X4 blancs, sans plaque d’immatriculation, lui ont bloqué la route. Des « gros bras » de près de deux mètres de haut en sont sortis. « Je n’ai pas eu le temps de réagir, seulement de les compter. » D’un côté, deux hommes munis de gourdins. De l’autre, trois hommes, dont l’un tenait un poignard. Les coups ont très vite commencé à pleuvoir sur sa tête protégée par son casque de moto. Blessé, lardé de coups de couteau, Souleymane Diouf doit sa survie aux commerçants sortis de leurs boutiques pour stopper le lynchage et au gardien d’une banque qui a tiré en l’air.
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« L’un de mes agresseurs a lancé : “Laissez-nous le tuer car il protège les “goorjigéen” [“homme-femme” en wolof], l’insulte qui désigne les homosexuels au Sénégal. »
Souleymane Diouf en est certain : ces hommes étaient membres de la milice religieuse de la dahira (« cercle ») Safinatoul Amane. Cette sorte de brigade des mœurs de la ville sainte de Touba, « capitale » de la puissante confrérie mouride, est régulièrement accusée par les associati…
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