Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Sous pression de l’Union européenne, quatre régions polonaises reviennent sur leurs chartes homophobes

Deux d’entre elles ont adopté des déclarations alternatives, jugées toujours problématiques par les associations de défense des droits des personnes LGBT.

Par  (Varsovie, correspondance)

Publié le 30 septembre 2021 à 11h24

Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

Bart Staszewski, militant pour les droits des personnes LGBT, tient une pancarte pour protester contre les résolutions homophobes polonaises, à Varsovie, le 24 janvier 2020.

Cette fois, la pression européenne a fini par payer. Moins d’un mois après que la Commission européenne a menacé cinq voïvodies (régions) polonaises de les priver des fonds de la politique de cohésion, quatre d’entre elles ont fait marche arrière, en moins d’une semaine, sur les chartes homophobes qu’elles avaient adoptées. Ces déclarations de principe, sans aucune valeur légale, dénonçant « la promotion de l’idéologie LGBT » avaient été votées courant 2019 par de nombreuses collectivités locales polonaises, dans la foulée d’une vaste campagne homophobe orchestrée par le gouvernement national-conservateur du PiS (Droit et justice).

Le 3 septembre, les régions de Petite-Pologne, Lodz, Lublin, des Basses-Carpates et de Sainte-Croix, situées essentiellement dans le Sud-Est conservateur du pays, avaient reçu une notification de la Commission européenne leur demandant de prendre des « mesures correctives » face à des déclarations contraires à la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (UE) et de l’article 2 du traité, relatif au respect des Droits de l’Homme et des minorités.

La première région à se plier aux exigences de l’exécutif européen a été celle de Sainte-Croix, le 22 septembre. Les conseillers régionaux ont adopté en lieu et place une déclaration sur « le respect de la tradition et de la culture séculaires de la Pologne ainsi que sur l’égalité et le traitement équitable », tout en se déclarant « oppos[és] à toute forme de discrimination fondée sur le sexe, l’âge, la race, le handicap, l’origine ethnique, la religion, les convictions ou l’orientation ».

« Changements cosmétiques »

« Ce vote n’est la victoire de personne, déclarait alors le président PiS du conseil régional, Andrzej Betkowski. Reste à savoir si la Commission approuvera notre nouvelle déclaration. Nous sommes d’accord avec certaines suggestions de Bruxelles, mais nous soulignons en même temps notre attachement à nos traditions et aux principes de notre Constitution. » Les débats dans les autres conseils ont souvent été houleux, de nombreux conseillers PiS refusant de se soumettre aux « diktats de Bruxelles » et à « l’avancée des théories du genre et néomarxistes ».

Lire aussi Article réservé à nos abonnés En Pologne, Andrzej Duda relance l’offensive contre les LGBT

Mais dans les voïvodies de Lublin et des Basses-Carpates, les déclarations alternatives adoptées sont loin de satisfaire les associations de défense des droits des personnes LGBT, qui parlent de « changements cosmétiques ». La déclaration de Lublin supprime ainsi les formulations « idéologie LGBT » et « homo propagande », mais affirme s’opposer « aux actions dans la sphère publique qui (…) remettent en cause les valeurs protégées par la Constitution polonaise et interfèrent avec l’autonomie des communautés religieuses ». Les conseillers PiS admettent ouvertement qu’il s’agit de modifier la déclaration pour supprimer ce qui serait matière à une « mauvaise interprétation », tout en « gardant le sens et la consonance » du texte initial.

Il vous reste 14.56% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.