Sport : le Tennessee devient le troisième État à adopter une loi transphobe

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Bill Lee, Gouverneur du Tennessee, a signé une loi interdisant les jeunes étudiant·es trans à exercer une activité sportive en fonction de leur identité de genre. Cette nouvelle loi vient à nouveau limiter les droits des personnes trans et fait perdurer la discrimination envers la communauté trans.

Sport trans/Shutterstock

Le Tennessee est malheureusement le troisième État à interdire aux étudiant·es trans de participer à une activité sportive dans les collèges et lycées. En vertu de cette nouvelle loi transphobe, les étudiant·es trans devront désormais présenter une « preuve » de leur sexe en montrant leur certificat de naissance. Si l’étudiant·e trans ne peut pas fournir un certificat de naissance, une autre forme de preuve devra être présentée.

« J’ai signé le projet de loi pour préserver l’athlétisme féminin et assurer une compétition loyale », a expliqué Bill Lee, le gouverneur du Tennessee sur Twitter.

Hedy Weinberg, la directrice exécutive de l’ACLU du Tennessee s’oppose à cette loi et a critiqué ouvertement la décision du gouverneur dans un communiqué :

« La précipitation du gouverneur Lee à discriminer les enfants transgenres est épouvantable. Les personnes transgenres ont le droit de participer à des sports qui correspondent à qui elles sont, comme tout le monde. Nier ce droit est une pure discrimination. »

À la suite de cette décision, plus de 500 élèves/athlètes ont pris position contre les législations transphobes dans une lettre à la NCAA (National Collegiate Athletic Association).

« Nous, les étudiants-athlètes sommes extrêmement frustrés et déçus par le manque de mesures prises par la NCAA pour reconnaître les dangers d’organiser des événements dans des États qui créent un environnement hostile pour les étudiants-athlètes LGBTI+. […] Vous avez gardé le silence face à la législation haineuse dans les États qui devraient accueillir des championnats, même si ces États sont sur le point de passer une législation anti-trans. […] Les athlètes queer et les athlètes trans doivent déjà faire face à tant de choses. […] Et puis être mis dans une situation où ils ont envie de profiter de la seule chose à travers laquelle ils peuvent vraiment s’exprimer – le sport – et aller simplement s’entraîner et oublier tout ce qu’ils ont à faire, et soudainement cela leur est également enlevé… »

Au fil des années, l’idée que les femmes trans puissent avoir un « avantage injuste » dans le sport a été contestée par les scientifiques. L’argument évoqué par le gouverneur Bill Lee n’est donc pas recevable.

L’Arkansas et le Dakota du Sud ont également adopté leurs propres projets de loi transphobes et cette législation exige aussi des étudiant·es trans de fournir une « preuve de sexe biologique » pour qu’ils et elles puissent exercer une activité sportive.