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Une initiative pour rendre accessibles les lieux queers à Calgary

Une personne en fauteuil roulant sourit.

Rylee Seutter est un artiste burlesque de Calgary qui, depuis septembre, performe à des spectacles queers avec son fauteuil roulant.

Photo : Radio-Canada / Laurence Brisson Dubreuil

Tandis que les espaces consacrés à la communauté queer se veulent inclusifs, à Calgary, les lieux où se tiennent ces rassemblements ne sont pas toujours adaptés aux personnes ayant un handicap physique. Le lancement de la collecte de fonds Accessible Queer Spaces (AQS) a pour objectif de remédier à cette situation.

La campagne créée par des membres de la communauté 2SLGBTQ+ vise tout d'abord à amasser 50 000 $ qui serviront à installer un ascenseur pour fauteuils roulants et une salle de bain accessible à la boîte de nuit queer Twisted Element.

Une pancarte avec le logo de Twisted Element devant un escalier.

Il n'y a aucun bouton ouvre-porte automatique à l'extérieur de Twisted Element et un escalier à la porte d'entrée empêche de nombreuses personnes à mobilité réduite d'entrer dans l'établissement queer.

Photo : Radio-Canada / Jocelyn Boissonneault

Ces changements feront la différence pour l’artiste burlesque Rylee Seutter, qui performe régulièrement en fauteuil roulant.

C'est difficile de venir dans cet endroit où je me sens accepté et complètement chez moi. Pour passer l'entrée, j'ai besoin que quelqu'un me tienne la porte ouverte, explique-t-iel. Physiquement c’est très demandant pour moi et sur le plan émotionnel aussi.

Dans ce reportage, nous employons le pronom iel, formé à partir des pronoms il et elle, pour désigner Rylee Seutter. Nous avons fait les accords au masculin, ce que préfère Rylee Seutter. Le présent texte est rédigé selon les principes de l’écriture inclusive, qui visent à favoriser l’inclusion et le respect ainsi qu’à éviter toute forme de discrimination liée au genre, NDLR.

Des solutions par et pour la communauté

L’artiste drag et militante transgenre Victoria Bucholtz, en collaboration avec d’autres alliés des personnes ayant un handicap physique, a lancé la collecte de fonds AQS en janvier.

Ça ne devrait pas être comme ça , lance-t-elle. Elle a remarqué que de plus en plus d'artistes de la scène doivent se débattre pour accéder à des lieux queers comme le Twisted Element. Nous devrions pouvoir rendre ces endroits entièrement accessibles pour que [les membres de la communauté] puissent venir et être célébrés en tant qu'artistes queers.

Deux personnes en discussions à l'extérieur.

L'activiste transgenre Victoria Bucholtz parle de la collecte de fonds Accessible Queer Spaces avec un journaliste de Radio-Canada.

Photo : Radio-Canada / Jocelyn Boissonneault

Mon objectif est d’amasser des fonds pour aider à trouver des solutions, mais ces solutions doivent être déterminées par la communauté des personnes avec un handicap afin qu'elles puissent identifier ce qui sera le plus utile pour elles.

Rylee Seutter est ému des efforts de la communauté 2SLGBTQ+ de Calgary.

En tant que personne en situation de handicap c'est [...] très dur de toujours devoir défendre ses intérêts quand on commence la journée avec moins d'énergie que la plupart des gens, remarque-t-iel.

6,2 millions de Canadiens avec un handicap

L’Enquête Canadienne sur l’incapacité a recensé que, parmi les personnes âgées de 15 ans et plus, 6,2 millions au pays avaient un handicap en 2017. Plus de la moitié d'entre eux ont déclaré avoir un handicap physique.

Barrier-free Alberta, un organisme qui encourage la province à légiférer en matière d'accessibilité note que l’Alberta dispose d'une trentaine de lois différentes qui touchent les facettes de la vie des gens ayant un handicap.

Des escaliers vus d'en haut

Afin d'accéder, la salle de bain à Twisted Element, les clients et les employées doivent descendre deux étages d'escaliers.

Photo : Radio-Canada / Jocelyn Boissonneault

Une de ses membres, Sam Mason, précise qu'en ce qui concerne l'accessibilité, la seule loi sur laquelle peuvent s'appuyer les Albertains est la Loi sur l'accessibilité du Canada adoptée par le fédéral en 2019. Celle-ci ne traite toutefois que de ce qui relève de la compétence fédérale.

Nous n'avons donc rien pour la juridiction provinciale, y compris les municipalités, car celles-ci relèvent de la province, note Sam Samson. L'Alberta et l'Île-du-Prince-Édouard sont les dernières provinces à ne pas avoir de loi provinciale sur l'accessibilité.

Un espace inclusif est un espace sûr

Le propriétaire du pub Dickens, Chris Hewitt, s’estime chanceux d'avoir déjà un ascenseur à la disposition des personnes qui fréquentent l’établissement où se tiennent régulièrement des événements destinés à la communauté 2SLGBTQ+.

Une drag queen sur scène danse.

Victoria Bucholtz, également connue sous le nom de Karla Marx, coanime, avec l'artiste Rip Em, une compétition de drag tous les mercredis à la boîte de nuit Twisted Element à Calgary.

Photo : Radio-Canada / Laurence Brisson Dubreuil

Inspiré par la collecte de fonds d’AQS, Chris Hewitt à décidé de lui-même prendre une initiative de plus en installant une rampe pour aider les artistes à mobilité réduite à accéder à la scène.

Je pense que beaucoup de gens réclament ces changements, lance-t-il, avant d’ajouter qu’il est important pour les entreprises d’ici d’écouter les besoins des différentes communautés marginalisées. Vous pouvez faire des changements positifs, et ça représente plus pour certaines personnes que ce que vous pouvez réaliser.

Il incite les autres entrepreneurs de Calgary à prendre leurs propres mesures, un message que Rylee Seutter appuie.

Une personne assise regarde ses mains.

Rylee Seutter constate à quel point le lancement de la campagne Accessible Queer Spaces a suscité la joie chez les personnes trans de la communauté.

Photo : Radio-Canada / Laurence Brisson Dubreuil

Lorsque l'accessibilité n'est pas prise en compte ou lorsque les personnes avec un handicap ont l'impression de ne pas être entendues lorsqu'elles demandent des changements mineurs, cela rend un espace non inclusif, estime-t-iel.

Au-delà des adaptations structurelles, Rylee Seutter espère un changement de discours sur ce que signifie être une personne avec un handicap.

Je ne considère pas mon fauteuil roulant comme quelque chose qui ne m'a jamais empêché d'avancer, dit-iel. En fait, c'est quelque chose qui m'a énormément aidé et qui m'a donné les moyens de faire ce que je veux dans la vie.

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