(Édimbourg) Une ministre écossaise a démissionné jeudi du gouvernement indépendantiste, s’opposant à un projet de loi controversé qui vise à faciliter la transition des personnes transgenres.  

Ce projet de loi, qui a passé la première étape du parcours législatif jeudi au parlement écossais, supprime l’exigence d’un diagnostic médical et psychiatrique lors de la demande d’un certificat de reconnaissance de genre.

Il réduit la période pendant laquelle un demandeur doit vivre dans son genre acquis de deux ans à trois mois, avec une période de réflexion supplémentaire de trois mois. Le certificat pourrait donc être obtenu au bout de six mois, selon ce texte.

L’âge minimal pour demander ce certificat passe de 18 à 16 ans.  

La ministre de la Sécurité dans la communauté Ash Regan a annoncé sa démission jeudi. Elle a expliqué à la première ministre écossaise Nicola Sturgeon que sa « conscience » ne lui permettait pas de voter ce texte du gouvernement.  

Le texte a été voté par une majorité de députés jeudi, soutenu par des élus du parti national écossais de la première ministre Nicola Sturgeon, ainsi que par les travaillistes, les libéraux-démocrates et les verts.  

« La reconnaissance légale du genre existe depuis 18 ans, mais beaucoup de personnes trouvent que le système actuel pour obtenir un certificat de reconnaissance de genre est intrusif, médicalisé et bureaucratique », a expliqué dans un communiqué la secrétaire à la Justice sociale Shona Robison en amont du vote.  

« Le projet de loi vise à simplifier et améliorer le processus pour qu’une personne transgenre obtienne la reconnaissance légale, lui donnant ainsi un meilleur accès à ses droits », a-t-elle ajouté.  

« Notre soutien pour les droits des personnes trans n’est pas en contradiction avec notre engagement ferme et continu à défendre les droits et les protections dont bénéficient les femmes et les filles », a expliqué Shona Robinson.

Elle tentait ainsi de répondre aux inquiétudes de certaines associations de femmes.  

Le sujet de la transidentité est particulièrement sensible au Royaume-Uni et apporte régulièrement son lot de controverses.  

L’autrice de la saga Harry Potter, J. K. Rowling, qui vit en Écosse, est devenue l’une des plus virulentes critiques de l’activisme trans. Elle y voit une atteinte aux droits des femmes, ce qui lui a valu des accusations de transphobie et selon elle des menaces de mort.

Visant le projet de loi écossais, elle a tweeté en octobre une photo d’elle portant un t-shirt indiquant « Nicola Sturgeon, destructrice des droits des femmes ».