« Tous les jeunes dans nos écoles doivent se sentir accueillis et aimés » : telle est la première des recommandations de la Conférence épiscopale de Nouvelle-Zélande aux membres de la direction et de l’encadrement des établissements scolaires catholiques du pays. Dans une directive publiée lundi 3 octobre, les évêques néo-zélandais proposent des pistes pour répondre aux questionnements des élèves sur la « sexualité humaine » et le comportement à adopter.

« Les jeunes d’aujourd’hui ne vivent pas dans une bulle. Ils sont conscients, et s’informent de l’éventail des positions sociales, scientifiques, idéologiques et religieuses concernant cette question », a expliqué Mgr Stephen Lowe, vice-président de la Conférence épiscopale de Nouvelle-Zélande, après la publication du texte. « Cela met au défi et peut mettre sous pression les jeunes, leur entourage, les écoles et les communautés au sens large. »

« Que ferait Jésus dans cette situation ? »

Le texte, d’une quinzaine de pages, propose des outils pour la prise de décision, l’organisation d’événements ou la création de « groupes de soutien » aux élèves « vulnérables ». Car « de nombreux jeunes s’identifiant comme LGBTQIA+ sont victimes d’intimidation verbale ou physique et de cyberintimidation à l’école et en dehors de l’école », rappelle la directive. Les évêques attendent que les établissements catholiques soient des espaces « où les élèves se sentent en sécurité pour être qui ils sont ».

« La solidarité nous aide à penser aux autres avant de penser à nous-mêmes – que ferait Jésus dans cette situation ?, questionne le texte. Il a toujours tendu la main à ceux qui étaient marginalisés. »

Condamnation des thérapies de conversion

Parmi les autres recommandations, le document conseille aux personnels d’encadrement des élèves de ne pas « utiliser de langage homophobe ou transphobe ». « Avant tout, soyez aimable, considérez chaque personne comme un être humain “entier” et pas seulement comme un être sexuel », poursuit le texte, en encourageant « l’amitié, le développement de relations positives, affirmatives et saines ».

Les évêques condamnent aussi les thérapies de conversion à destination des personnes LGBT : « Il faut veiller à ce qu’aucun jeune ne soit orienté vers un programme ou une organisation qui soutient une quelconque “thérapie de conversion”. »

Selon les chiffres de la Conférence épiscopale de Nouvelle-Zélande, 66 000 élèves sont inscrits dans 235 établissements catholiques sous contrat avec l’État. Seuls 33 % des Néo-Zélandais se définissent comme chrétiens, d’après une étude de 2018.